Il était temps [Pv][+18]

La journée avait plutôt bien commencée pour Anderson, il s'était levé pour la dernière fois dans le lit de sa sœur. Ils allaient enfin déménager. Il ne serait plus forcer de l'entendre râler le soir parce qu'elle ne veut pas dormir sur le canapé. Le jeune homme se redressa dans le lit avant d'enfiler un jeans et de descendre dans le salon. Bientôt un nouvel appartement, et il était temps. Ils en avaient visités une bonne dizaine mais finalement ils en avaient trouvé un pas trop cher et plutôt spacieux bien qu'il soit au huitième étage. Avec un ascenseur bien sûr.

Anderson arriva au bas des marches secouant sa soeur qui dormait encore sur le canapé.

dit-il d'un air énervé qu'elle ne soit pas encore réveillée.

Le loft ressemblait à un squat de SDF avec les cartons éparpillés partout, vivement d'être arrivés et de tout déballer. Qui plus est les livreurs devraient arriver avec les meubles manquant également. Bon ils ont encore le temps mais faudrait pas que la miss mette trente ans à se préparer non plus.

Putain de sa mère de connard ! Je vais le tuer. J'en avais ras le bol, vraiment non seulement ça va faire une paye que je dors sur le canapé mais en plus que j'ai hyper mal dormi cet espèce d'enfoiré me réveille comme si j'étais son chien. Je râlais en enfonçant ma tête dans le canapé avant de lui balancer un de mes chaussons.

« Mais ta gueule ça va j'arrive. »

Je remettais ma tête dans l'oreiller avant de me ré-enrouler dans la couverture. Je suis trop crevée, je veux dormir il a qu'à charger les cartons tout seul dans sa bagnole ce crevard.

Anderson n'en revenait pas qu'elle lui balance sa chaussure dessus. Il se retourna vers le canapé attrapant la couverture dans laquelle sa soeur était enroulée et il la déroula en tirant d'un coup sec pour la foutre par terre.

ajouta-t-il d'un ton excédé avant d'aller dans la cuisine.

« Mais putain t'es super sérieux Anderson ?! »

Je me relevais après ma chute étant pire qu'en colère. Il se fout de ma gueule là ?! Je le rejoignais dans la cuisine le poussant de là où il se trouvait pour passer.

« Faut te calmer hein, ça te passera d'avoir tes règles. »

Elle a bien décidé d'être chiante aujourd'hui c'est insupportable. Anderson se retourna s'asseyant sur un carton vu qu'il n'y avait plus de table.

« Ouais carrément vu comment tu me causes depuis ce matin ! » dis je en me retournant vers lui plutôt furax. Merci mais ce genre de réveil je m'en passe.

Anderson se leva excédé avant de pousser sa soeur de devant le plan de travail afin de se faire un café. Il sentait que la journée s'annonçait être très longue voire peut-être même beaucoup trop longue.

Je ne répondis rien me contentant de pester contre sa personne. Putain qu'il me gonfle, sérieux, vivement qu'on ait chacun notre chambre parce que là à vivre l'un sur l'autre c'est plus possible. Déjà que de manière générale on ne se supporte pas mais là c'est pire. Je m'installais avec mon chocolat sur un carton le temps de le boire puis je commençais à jeter l'un des derniers coup d'oeil à cette cuisine. Beaucoup de souvenirs refirent surface. Ce ne pourra être qu'une bonne chose de quitter cet appartement, il a hébergé bien trop de souvenirs douloureux... Je baissais la tête sur ma boisson après avoir croisé du regard l'endroit où je mettais les gamelles de Abby. Bien trop douloureux....

Anderson termina de se faire son café avant de retourner s'asseoir sur son propre carton. Il jeta un coup d'oeil à sa soeur l'ignorant par la suite. Il but son café normalement tentant de se détendre. Cela va faire maintenant presque deux ans jours pour jours qu'il a été libéré de prison pour se retrouver en conditionnelle. Comme quoi les années passent vite.

L'ambiance était devenue pesante... Je ne savais plus quoi penser. Je n'aime pas quand les souvenirs font surface. Je n'aime pas me retrouver dans cette situation, j'ai l'impression qu'à chaque fois que nous essayons de prendre un nouveau départ nous ne faisons que répéter la même histoire. Je baissais la tête mon cœur se serrant, à quoi sert tout ce que nous vivons si c'est pour toujours en revenir à ce point là. Je pense simplement que nous sommes incapable de vivre normalement... Je déglutissais difficilement essayant de chasser tout les souvenirs qui se bousculaient dans ma tête.

Anderson n'aida pas à détendre l'étrange atmosphère qui planait dans la pièce. Cette pensée l'amena à repenser au passé... Chaque souvenirs lui revenant pouvait paraître joyeux mais au final tout finissait mal, du moins c'était la sensation qu'il en avait.




Il y a aussi pas mal de questions qu'Anderson aurait voulu éclaircir, surtout sur le jour de la mort de son père... Il y avait un pourquoi qui se refusait à partir... Et l'idée de continuer de croire au mensonge était de plus en plus difficile chaque jours...

Je pense que cette phrase je l'ai déjà trop entendue sortir de sa bouche pour la relever à chaque fois... J'avais tellement l'habitude maintenant de la lui entendre dire.. Enfin d'un sens je pouvais le comprendre et je dois avouer que je l'approuvais, et vraiment. Personnellement tant qu'il ne commence pas à partir seul dans ses délires macabre moi tout me va... Je n'avais pas besoin de cela maintenant en plus de ma pseudo nostalgie. Je décidais de me lever afin de quitter la pièce avant que la situation ne devienne encore plus pesante. Lorsqu'il commence ainsi, c'est qu'il souhaite parler. Et je n'ai pas envie de parler de tout ça maintenant.

Je me stoppais en l'entendant... Je n'ai pas envie de répondre, j'aurais dû sortir plus vite. Je ne me retournais pas hésitant grandement à simplement l'ignorer et continuer ma route jusqu'à la salle de bain histoire de m'enfermer et prendre une douche jusqu'à ce que l'on est à partir. Mais je me rendis rapidement compte que c'était inutile, s'il souhaitait réellement m'en parler il ne lâcherait pas le morceau. Donc la meilleure des choses à faire était de bien lui faire comprendre ma position sur le sujet.

Une boule se forma dans mon ventre, autant les souvenirs de cette ville me rendait triste, mais cette histoire là... Je sentis une boule se former dans mon ventre, je me sentais mal. Je m'efforçais de rester calme, levant légèrement la tête un inspirant un grand coup sentant ma gorge se nouer davantage.

« Tu sais déjà pourquoi Anderson, nous étions d'accord... »

Au fond nous l'avions toujours su, baser notre existence sur un mensonge n'a jamais été une bonne idée...

« Je ne veux pas en parler... Je n'ai jamais voulu en parler ce n'est pas maintenant que je vais changer d'avis. Je respecte ta décision ? Tu respectes donc la mienne. » finissais-je espérant couper court à la discussion, ne me retournant toujours pas, mon coeur s'accélérant un peu plus.

Je ne voulais pas m'étaler sur le sujet mais je sursautais lorsqu'il balança la tasse qui alla se fracasser au sol. Mon rythme cardiaque augmentant un peu plus. Je hais ce genre de situation, la dernière fois heureusement que j'étais encore en état de me rendre chez Castiel lorsque j'ai réussi à quitter l'appartement. Mais si la situation venait à nouveau à dériver je n'ai pas la moindre idée d'où je pourrais aller. Je n'avais plus nulle-part. Je pris sur moi, finissant par me retourner pour le regarder.

« Je t'assure que ça ne t'avancera à rien de savoir Anderson... » dis-je d'une voix douce pour essayer de contre-balancer avec sa colère.

Je ne pouvais pas soutenir son regard, je baissais instinctivement les yeux cherchant à fuir le conflit. Il voulait la vérité ? Je ne peux pas te la dire Anderson, elle te ferait bien trop souffrir et je ne peux pas accepter que tu souffres encore, ce serait bien trop dangereux, aussi bien pour toi que pour moi. Je pensais que tu le savais alors pourquoi t'acharner ?

« Et bien on va rester là longtemps... »

Je ne me démontais pas pour autant il ne faut pas, surtout pas maintenant... Surtout ne pas relever sa phrase, se serait s'enfoncer dans un terrain bien trop boueux.

« Anderson pourquoi tiens-tu tant à savoir, je croyais que l'on s'était mit d'accord ? » dis-je en relevant les yeux vers lui mon regard traduisant d'une profonde peine.

« Parce que j'aimerais avoir une putain de bonne raison d'avoir pourri deux ans en taule !! » hurla-t-il en se redressant son regard et son ton traduisant d'une colère noire.

« Je pourrais tout accepter pour toi April ! Tu m'entends tout ! Mais j'ai besoin de savoir ! Tu ne peux pas me demander de continuer comme ça. Je ne peux pas ! Pas sans savoir pourquoi j'ai perdu 2 ans de ma putain d'existence !! » lui hurla-t-il dessus